Le 9 juin 2021, la Conférence intercantonale de l’instruction publique (CIIP) a annoncé que « l’orthographe rectifiée » serait mise en œuvre dès 2023. Il s’agirait de simplifier l’orthographe.
La réalité est autre. Les amoureux de la langue françaises, auteurs en tête, se sont à juste titre émus de ce projet.
Sur un plan plus politique, ce projet s’inscrit dans l’air du temps, qui de la réécriture de l’histoire à la suppression des accents circonflexes, entend imposer des comportements et des attitudes qui ignorent le poids et la richesse de la vie, présente et passée, et font l’éloge de la simplicité, au détriment de la complexité et la nuance.
Le PLR neuchâtelois ainsi que toutes sections du PLR des cantons romands s’étonnent du rôle joué par la ClIP : n’est-elle pas tenue de discuter d’une telle imposition avec les parlements cantonaux ? Cette « simplification» de la langue française décidée unilatéralement est inacceptable tant sur le fond que sur la forme. Il n’est pas admissible de voir une entité échappant à tout contrôle démocratique définir les règles de la langue française.
Si nous acceptons qu’aujourd’hui l’Etat se mêle de « rectifier » la langue française, demain nous devrons tolérer qu’il réécrive l’histoire ou qu’il définisse les règles de la physique.