Editorial de VDR Info

21 septembre 2023

L’individualisme, gangrène sociétale?

L’impatience, l’intolérance, l’égocentrisme et l’exigence sont des caractéristiques qui semblent se propager dans notre société moderne, toutes au nom des droits démocratiques. L’idée que le peuple est souverain a conduit à une impression largement répandue selon laquelle il a le droit d’exiger des autorités politiques tout ce qu’il souhaite, dans les délais qu’il impose, et sans concession.

 L’une des manifestations les plus frappantes de cette attitude est l’ère de l’instantanéité dans laquelle nous vivons. Avec la prolifération des smartphones et des médias sociaux, l’accès à l’information est devenu instantané, le jugement également: j’aime versus je condamne. Cette porte de l’immédiateté engendre une société qui ne tolère plus l’attente, qui oublie que la démocratie est basée sur un processus de délibération, de négociation, de respect des bases légales et de compromis, qui ne peut pas toujours être expédié à la vitesse de l’éclair.

 L’intolérance est une autre facette de ce phénomène. Toujours au nom de la démocratie, certains adoptent des positions extrêmes et refusent de reconnaître la légitimité des appréciations différentes. Le débat démocratique, qui devrait être le fondement de notre société, se trouve supplanté par des discours incendiaires et une polarisation extrême. L’exigence d’imposer ses propres vues, sans concession, étouffe la diversité des opinions et affaibli l’assise des principes démocratiques. L’égocentrisme est aussi source de préoccupation. Que penser des personnes qui semblent convaincues que leurs besoins et leurs désirs personnels doivent primer sur tout le reste, au mépris des conséquences pour la collectivité, au mépris des règles budgétaires imposées par cette dernière à l’Autorité? Oubliée, la notion du consensus serait-elle en train de se faire gangréner par des positions individualistes accrues et un dogmatisme exacerbé?

 En fin de compte, le droit démocratique d’exprimer des avis et de participer au processus politique ne doit pas être converti en une licence servant à imposer des vues de manière intransigeante. Une démocratie en bonne santé nécessite un équilibre entre les droits individuels et le bien-être collectif, ainsi qu’une compréhension de la nécessité de travailler ensemble pour atteindre des objectifs communs, même si cela prend du temps.

Yvan Ryser, président du Conseil communal

7 septembre 2023

Accueille-moi si tu peux!

Au centre des discussions et objet de l’attente de nombreux parents au début de l’été, l’accueil parascolaire a passablement occupé le dicastère responsable de la petite enfance. Avant et depuis la décision du Conseil général du 19 juin 2023, la mission de très rapidement créer des places supplémentaires s’est imposée.

Recherche de locaux répondant aux normes, de personnel diplômé pour œuvrer dans ces entités, d’autorisations cantonales à obtenir en période de vacances scolaires, discussions avec de nombreux partenaires: autant de travaux à flux tendu qui ont permis d’augmenter l’offre de 63 places, réparties dans trois villages.

À Dombresson, les 14 places de tables de midi sont maintenues à la rentrée 2023 en attendant l’extension en octobre de la structure des Petits-Flocons; avec 25 places supplémentaires, elle passera à une offre totale de 40 places de jour.

À Chézard-Saint-Martin, une table de midi communale de 14 nouvelles places a été ouverte à la rentrée d’août dans le collège. Avec huit places supplémentaires, Passion & Chocolat assure 33 places de jour, respectivement 35 places de midi.

Quant aux Geneveys-sur-Coffrane, une offre de 30 places communales sera déployée dès octobre 2023 dans de vastes locaux sous le nom de Para’Chouette, répondant ainsi aux pétitionnaires et aux nombreux parents qui attendent cette prestation dans ce village à fort taux de croissance. En cas de besoin, ces locaux pourraient accueillir provisoirement bien plus d’enfants et ceci dans l’attente de la nouvelle extension du collège du Lynx d’ici deux à trois ans.

Par la suite, une évaluation de la demande au niveau du Val-de-Ruz sera établie en fin d’année afin de permettre au dicastère de planifier judicieusement les places au vu de l’arrivée des futurs projets cantonaux dans ce domaine.

Si le bien-être de nos enfants n’a pas de prix, il a néanmoins un coût. Cette augmentation est estimée pour l’heure à plus de CHF 300’000, faisant passer ainsi le budget annuel de la petite enfance de CHF 1.7 million à CHF 2 millions.

Jean-Claude Brechbühler, conseiller communal

22 juin 2023

 Contrôle des canalisations

Un point remonte souvent aux oreilles du conseiller communal que je suis: mais que font ces employés communaux dans les canalisations? On sous-entend donc que tout doit être en ordre. Eh bien, non!

Il faut constater qu’un très grand nombre de chantiers (plus de la moitié) n’arrive pas à terme sans un constat de non-conformité. C’est bien dommage, car une énergie monstrueuse est dépensée autant par ceux qui contrôlent, mais plus encore par ceux qui construisent. Pourquoi?

Val-de-Ruz a vu sa population augmenter de manière importante au fil des années, avec, en corollaire, de nombreuses nouvelles constructions. Ce sera encore le cas pour la suite, malgré une Loi sur l’aménagement du territoire adopté en 2013 limitative.

 À Val-de-Ruz, comme dans d’autres régions, il n’est pas possible d’accompagner de près tous les chantiers en cours. C’est pourquoi, nous participons à la première séance de chantier pour rappeler le contenu du permis de construire et contrôlons, à la fin, la bienfacture de l’ouvrage. Or, nos constats sont les suivants: pas ou peu de lecture de détail des permis de construire par les promoteurs, peu de propriétaires au courant de l’ensemble des conditions du projet de construction et suivi communal minimum (début et fin).

 S’il est un sujet délicat pour notre région, c’est bien celui de l’implantation des nouveaux quartiers, pour un certain nombre au milieu des drainages agricoles. Plusieurs plans généraux régissent l’évacuation des eaux, système au demeurant très complexe. Dès lors, si vous voyez notre équipe avec une caméra et/ou ouvrant des regards, sachez que ce travail est absolument nécessaire pour contrôler et pouvoir décider en connaissance de cause. Cela nécessite non seulement l’expertise des ingénieurs et de nos employés, mais aussi une meilleure qualité dans les constructions en cours dans notre région. Ainsi, nous nous faciliterons tous la tâche.

Daniel Geiser, conseiller communal

8 juin 2023

L’ego est une force puissante qui réside en chacun, une voix intérieure qui cherche à se distinguer, se glorifier et être reconnue. Un nombril qui n’a de cesse de gonfler lorsque tout nous réussit, mais qui s’atrophie lorsque le mal-être s’installe. Dans bien des situations, l’ego nous pousse à ériger des barrières entre les autres et nous-mêmes, créant ainsi des illusions, celle de la supériorité ou de l’infériorité par exemple.

 Pourtant, en considérant la réalité de manière plus profonde, nous réalisons que, malgré nos différences apparentes, nous sommes tous fondamentalement égaux. Peu importe notre posture politique, notre statut social, notre niveau d’éducation ou notre réussite matérielle, nous partageons tous une expérience commune en tant qu’êtres humains: nous sommes tous nés vulnérables, dépendants des autres pour notre survie et notre développement; nous ressentons tous la joie, la peine, l’amour et la douleur et sommes tous confrontés à la fragilité de notre existence et à l’incertitude qui l’accompagne.

Lorsque l’on en prend conscience, l’ego perd de son emprise. Les succès et les échecs, les possessions matérielles et les titres honorifiques ne définissent pas notre valeur en tant qu’individu. Il s’agit là de constructions passagères et superficielles qui ne peuvent pas masquer la véritable essence de notre personnalité.

Reconnaître cette égalité, c’est développer notre empathie, comprendre que chacun vit avec ses propres luttes, doutes et souffrances, réaliser que juger et mépriser autrui sur la base de nos différences n’a aucun sens, car nous sommes tous liés par une humanité commune. Retrouver la paix intérieure, le sentiment d’agir au plus près de notre conscience, nous libérer de la pression constante de devoir prouver notre valeur et de vouloir nous comparer aux autres nous permet alors de cultiver des relations harmonieuses et des interactions bienveillantes, car nous voyons au-delà des masques de l’ego.

 Transcender les illusions de son soi, vivre avec une conscience redoublée des réalités, se connecter humainement aux autres, telles sont les valeurs qui continueront d’animer l’esprit de l’éphémère président soussigné.

Yvan Ryser, président du Conseil communal

25 mai 2023

La confiance en soi

Je suis tombé dernièrement sur l’article d’une revue spécialisée traitant de la confiance en soi des adolescents et sur cette question saugrenue qui était la suivante: « Si je me croisais au collège aujourd’hui, quel conseil je me donnerais? ».

Je ne sais pas si comme moi, vous vous êtes déjà posé cette question, mais si vous aviez la possibilité de vous rencontrer dans votre collège, en sachant tout ce que vous savez aujourd’hui, avec le recul et l’expérience que vous avez accumulée jusqu’ici, quels seraient le ou les conseils que vous vous donneriez?

Par extrapolation, quel conseil pourriez-vous donner aujourd’hui à un adolescent, pour renforcer sa confiance en lui, pour lui permettre d’aller au bout de ses rêves en évitant les pièges que vous avez rencontrés jusqu’à ce jour, en soulignant les expériences heureuses ou malheureuses que vous avez vécues, en lui faisant part des opportunités qui se sont présentées à vous ou que vous avez manquées?

 Avoir confiance en soi c’est avant tout se connaître, c’est croire en son potentiel et en ses capacités, c’est s’accepter comme on est, mais savoir accepter également les échecs que l’on vit sans baisser les bras et en persévérant quoi qu’il arrive. « Après la pluie vient le beau temps », comme dit le proverbe…

 Dans quelques semaines, bon nombre d’élèves et d’étudiants, toutes formations et spécialisations confondues, vont terminer leurs cursus d’apprentissage ou leurs études supérieures et entrer dans la vie active avec un beau diplôme tout neuf, avec enthousiasme, mais probablement aussi avec quelques craintes, en se trouvant soudainement confrontés aux réalités de la vie professionnelle, personnelle et financière.

 Alors, si vous avez l’occasion de rencontrer un de ces jeunes qui entre dans la vie professionnelle active, quel conseil lui donneriez-vous?

Jean-Claude Brechbühler, président du Conseil communal

6 avril 2023

Drainages, un choix de société?

 Que savons-nous de l’entretien et de l’exploitation des terres qui nous entourent? Pourquoi ce paysage que nous aimons tant au Val-de-Ruz est tel qu’il est? Pourquoi ce qu’ont fait nos aïeux a encore un impact sur ce que nous vivons aujourd’hui? Que doit-on garder de cela?

Tout le monde le sait: Val-de-Ruz, c’est une photo magnifique, découpée par ses allées d’arbres, ses champs colorés et ses forêts en bordure, mais c’est aussi le « grenier » du canton avec une production céréalière importante. Cela existe grâce au développement de l’agriculture depuis le Moyen-Âge puis grâce à la gestion des terres en les drainant dès la fin du XIXe siècle. Actuellement, le réseau de drainage couvre environ 3’000 hectares, soit plus de 50% de la surface agricole utile. C’est une des plus grandes régions drainées de Suisse, gérée d’un seul tenant.

La responsabilité de l’ensemble incombe à la Commune, conformément aux règles cantonales. Dans le canton de Berne, par exemple, ce sont des syndicats d’amélioration foncière autogérés en mains des agriculteurs qui entretiennent les drainages. À Val-de-Ruz, la taxe annuelle de CHF 45 par hectare de surface drainée, payée par les propriétaires, permet d’intervenir pour réparer quelques drains où des mouilles apparaissent (15 à 20 cas par an). L’entretien global de ce réseau est primordial, nécessitant à terme un engagement certainement plus conséquent.

 D’autres réseaux sont aussi concernés avec des besoins financiers importants: les canalisations d’eau potable, d’eaux claires et d’eaux usées. Une nouvelle pratique agricole vient désormais défi er ces infrastructures séculaires: l’agroforesterie. Sans autorisation, celle-ci est interdite, car elle peut mettre hors service les drains. En effet, un arbre ne doit jamais être planté à moins de 10 m d’un drain. Replanter des arbres partout peut paraître une bonne idée, c’est tendance. Mais il faut le faire dans les règles, au bon endroit, en évitant de démanteler un réseau de drainages essentiel à l’agriculture. En arrivera-t-on à un choix de société? J’espère que nous gardions ces terres nourricières qui sont tant importantes dans les temps troublés que nous vivons.

Daniel Geiser, conseiller communal

23 mars 2023

 La transition énergétique, c’est…

… un puzzle aux couleurs et formes infernales. Pour réussir à la financer, il faut trouver les bonnes pièces et les assembler de manière à créer un système cohérent et efficace. Elles peuvent prendre la forme de subventions, de prêts à taux d’intérêt bas, d’incitations fiscales et bien d’autres encore.

… une course de relais. Les gouvernements, les entreprises, les investisseurs et les consommateurs doivent travailler ensemble et se passer le témoin pour financer la transition énergétique solidairement. Dans cette course, chaque acteur a un rôle important à jouer et seule une coordination harmonieuse permettra à l’équipe de franchir la ligne d’arrivée avec succès.

 … une intervention chirurgicale. Il s’agit d’opérer en utilisant les meilleures technologies, celles qui permettent de remplacer les parties malades (polluantes) du système énergétique par des prothèses durables. La convalescence prendra du temps, mettra à l’épreuve notre patience et consommera des ressources financières considérables. Mais à long terme, l’objectif n’est-il pas de sauver la vie d’une planète qui a tant donné à l’humanité?

… un voyage en mer. Il y aura des hauts et des bas, des vents forts et des lames de fond à surmonter, mais en restant fidèles au cap fixé, en travaillant ensemble, alors nous atteindrons notre destination. Cela peut signifier l’exploration de nouveaux modèles de collaboration, l’adoption de nouveaux comportements en fonction des caps à franchir, le changement de voilure si nécessaire.

Nos institutions publiques sont aujourd’hui toutes confrontées à la même problématique: financer l’indépendance énergétique et la neutralité carbone locale. Quels que soient le puzzle, la course, l’opération, le voyage à réaliser, nous prenons tous conscience que la transition énergétique nécessitera du courage, de l’endurance, du bon sens et des sources de financement diversifiées.

 Au-devant d’un tel défi, n’est-ce pas un leurre que d’imaginer le désendettement desdites institutions?

Yvan Ryser, conseiller communal

2 mars 2023

État des lieux des projets dans le pipeline…

Depuis mon entrée en fonction dans le vaste dicastère de sports-loisirs-culture, j’ai repris plusieurs dossiers qui devaient avancer et pour lesquels la population, les clubs sportifs et divers services cantonaux attendaient des réponses.

 Le retour du Bibliobus à Val-de-Ruz a été traité en priorité avec plusieurs partenaires. À ce jour, le nombre d’utilisateurs de la lecture publique dans notre vallée a doublé; un retour juste magnifique! Un projet de rapatriement de la bibliothèque de Fontainemelon dans un endroit plus accessible au centre de Cernier est à l’étude.

 Autre dossier d’envergure: le déplacement du terrain du FC Coffrane, dont l’emplacement actuel doit être revitalisé pour répondre aux exigences sur la protection du site de Pôlière, retenu dans l’inventaire fédéral pour la reproduction des batraciens. Une zone à proximité immédiate des terrains de football des Geneveys-sur-Coffrane a été identifiée au vu du caractère sportif du lieu. Le projet comprend aussi des vestiaires, cantines, tribunes et une salle multisports afin de satisfaire les besoins des trois clubs de football actifs à Val-de-Ruz, tout en étendant l’offre aux diverses sociétés sportives de la région.

 Dans le même domaine, un terrain synthétique est attendu depuis de nombreuses années par les footballeurs vaudruziens afin de pouvoir jouer sur une plus longue période de l’année tout en favorisant, sur le plan communal, un entretien plus léger et moins coûteux durant la saison. Le terrain de Fontainemelon est pressenti dans l’étude en cours.

 À la piscine d’Engollon, le changement du toboggan devra se faire dans un proche avenir. Cette réalisation, dont le report est dicté par la planification financière communale, sera suivie de la rénovation des bâtiments ainsi que du bassin de natation dans les années à venir.

 Comme vous le constatez, la Commune est active et les projets ne manquent pas. D’autres sont encore dans le pipeline et verront le jour, je l’espère, si les planètes s’alignent comme je le souhaite.

Jean-Claude Brechbühler, président du Conseil communal

16 février 2023

 Bois-énergie: l’union fait la force

 La forêt est plus que jamais au cœur des discussions politiques et sociétales et son rôle pour limiter les conséquences du réchauffement climatique par la séquestration de CO2 n’est plus à prouver. La forêt endosse également plusieurs fonctions: protectrice (glissements de terrain et avalanches), écologique (biodiversité, filtration de l’eau et de l’air), économique (emplois, utilisation du bois) et sociale (détente et loisirs).

À l’heure où le bois a le vent en poupe, tant pour la construction que pour l’utilisation énergétique, il faut saisir l’opportunité d’exploiter tout le potentiel, ce qui n’est actuellement pas le cas pour les forêts privées à Val-de-Ruz et dans le canton. L’augmentation de la production de bois-énergie permettrait ainsi de participer activement à l’atteinte des objectifs fixés par le plan d’action fédéral « énergie et climat » tout en garantissant un approvisionnement local en hausse constante, notamment dans notre région.

 La forêt ne peut relever le défi climatique et assurer ses fonctions qu’en étant bien gérée et en bénéficiant de soins réguliers. Cependant, ces soins peuvent être difficiles à planifier ou à réaliser pour les propriétaires de petites parcelles (environ 250 à Val-de-Ruz). Les regrouper pour en faciliter la gestion est un objectif. L’idée est soutenue par le Canton.

À l’instar de ce qui s’est fait pour des produits agricoles célèbres tels que le Gruyère AOP via des associations et une interprofession, les propriétaires forestiers privés sont invités à solliciter les services de l’association Forêt Neuchâtel et d’y adhérer pour se fédérer. La plupart des communes et le Canton en font partie. La Commune de Val-de-Ruz est intéressée au bois-énergie régional du fait de l’extension des réseaux de chauffage à distance sur son territoire. Au final, chacun sera gagnant.

Daniel Geiser, conseiller communal

Historique